atelier d’écriture du lundi 25 octobre 2021 Métamorphose

Et me voilà reparti dans la transcription des textes que vous avez écrits ce lundi . C’est un plaisir que je m’offre et qui change des copies à corriger !!! Le plaisir de récrire vos textes, sur lesquels je passe  « Metamorphosis » la composition  de Philip Glass au son de laquelle vous avez écrit … pendant que mon chat s’endort sur vos textes en attente .

Pour ceux qui voudraient vous lire, je vais essayer de placer quelque part l’enregistrement en question . Trois textes cette semaine…de Marmotte, de Sardine, et de Kayko .

                                                                              Texte 1 Envol d’un papillon

                                                                              Une goutte de pluie tombe sur la feuille et fait trembler le cocon . Je suis assise dans l’herbe depuis des heures . J’aurais du rentrer quand la pluie a commencé à tomber, madame Jaucine va s’inquiéter . Mais j’étais bien, assise là, loin des disputes entre mon frère et papa, des réprimandes régulières de madame Jaucine et surtout loin de l’absence pesante de maman . 

Je ne me rappelle plus pourquoi je suis partie exactement mais je suis là, mes pensées volent et virevoltent dans ma tête . J’observe ce cocon qui tremble, secoué par les secousses des gouttes qui tombent sur les feuilles, mais il reste accroché, décidé à terminer sa métamorphose . J’attends, fasciné par ce spectacle . Je regarde ses dégradés roses pâles, il semble si fragile . J’imagine la chrysalide à l’intérieur, au chaud, protégée par les parois, à la fois fines et protectrices, du cocon .

La pluie est toujours là . De grosses gouttes tombent du ciel et s’écrasent sur le sol terreux de la forêt, sur les branches des arbres , sur mon visage et sur la petite feuille qui protège la forteresse de cet être fragile . La feuille bouge et en-dessous, le cocon danse . Je souris malgré moi devant la beauté de ce spectacle . Le cocon tremble et une fine ouverture apparaît . Ah ! mon petit papillon, tu n’as pas choisi le bon jour pour déployer tes ailes ! Ton petit corps fin sort de l’entrebâillement . 

Il semble hésiter . Des larmes sortent de mes yeux devant la beauté de ce moment . Le papillon apparaît, une goutte lui tombe dessus, il se secoue . Mon visage est trempé, de pluie et de larmes . Il déploie ses ailes colorées, les gouttes le font briller . Un rayon de soleil passe à travers les nuages . Le petit papillon s’envole, timidement . Il prend confiance, se met à danser dans tous les sens, autour de moi . Puis, sans que je m’y attende, il se pose sur mon nez . Il me regarde, je le regarde . Nous restons ainsi quelques temps puis il s’envole à travers la forêt .

                                                                                                                                          par Marmotte

 

                                                                             Texte 2 :  

                                                                               Je le prends dans mes bras, le serre fort, mes larmes coulent en silence, viennent redessiner les traits de mes pommettes, rester en suspension un moment au creux de mes lèvres, puis tombent lourdement sur les draps de son lit . Il va me manquer, lui et sa joie de vivre, son sourire, sa bienveillance…

                                                                               Une idée me vient en tête, celle de chanter . Je prends alors une respiration plus profonde que les précédentes qui étaient hésitantes, presque timides, j’entrouvre mes lèvres et fais sortir de ma bouche le son d’une musique que je connais bien : je vois qu’il sourit dès que je murmure une parole alors je continue, prise dans mon élan .

                                                                               Je m’entraîne dans ma chanson, je chante et rechante les mêmes refrains pour qu’elle ne s’arrête jamais, je ferme les yeux et sens toute la douceur de son corps, adossé contre moi, faible et mourant . Je sens aussi toute sa force, sa vitalité, je puise dans sa grandeur pour pouvoir lui faire entendre le son de ma voix une dernière fois avant qu’il rende l’âme. Je repense à tous mes souvenirs, du moment où je l’ai rencontré jusqu’à aujourd’hui .

Je le vois tousser, je le vois souffrir, mais n’en tiens pas compte, je continue juste de chanter, mes notes durent plus longtemps, sont plus accentuées, je ne m’arrête pas , je le sens partir, pour aller vers l’autre monde .Je ressens soudain un chagrin immense de le voir me quitter, doucement, calmement, alors je le serre plus fort, pour qu’il ne puisse pas s’en aller . Je finis la dernière note de ma musique et lui chuchote à l’oreille, en pleurant toutes les larmes de mon corps « comment vais-je faire sans toi ? », ce à quoi il me répondit simplement : continue de vivre ta vie, et ne laisse personne décider de ton destin… » c’est ainsi qu’il rendit son dernier souffle, tous ses muscles se relâchant, entre mes bras qui l’entourent .

                                                                                                                                             Sardine

 

                                                                               Texte 3 : Metamorphe

                                                                                 Et chaque nuit de chaque jour elle me hante . Les souvenirs passés, avec elle, lorsqu’on riait jusqu’à pas d’heure ou qu’on dansait sous la pluie, mais aussi les cris, les pleurs, et cette sensation de ne plus pouvoir respirer quand la situation m’échappait . J’aurais regretté de toutes façons, que je sois restée, ou partie . Plus les semaines passaient, plus je me transformais en flaque, flaque de routine, flaque de désespoir . Je regrette son sourire , mais si elle était là n’aurais-je pas regretté de lui faire subir ces flammes qui me consument, me détruisent et me métamorphosent en monstre, endormie, vide de vie, enfilant son sourire la journée mais dansant avec la mort le soir ? J’ai déjà tout perdu . Aurais-je accepté de la perdre d’une autre manière que celle-ci ?

Ma raison me criait victoire mais mon coeur hurlait douleur . Aujourd’hui je me perds, dans ma passion et dans mon souvenir qui m’est si douloureux, que j’aurais voulu joyeux .

Elle est aujourd’hui telle un papillon survolant chaque scène de Paris . Aussi épanouie qu’elle le mérite . Oh ma belle actrice ! Pardonne-moi de t’avoir abandonnée et de me laisser mourir pour que tu puisses vivre . Oh ma belle Alexandra…je ne souhaite qu’une chose ….Que ton bonheur ne soit égal qu’à la croissance ardente de douleur que me procure ma maladie . Et que ma mort ne soit pas vaine .

A toi la femme que j’ai aimée et aime encore, je te prie de me détester pour qu’aucune larme ne glisse sur tes joues ! Comme si tu avais vingt ans tous les jours . Danse sous la pluie . Sans te rappeler de moi, ris jusqu’à minuit avec ce nouvel amant qui te fera aimer la vie, vraiment .

Et lorsque je me métamorphoserai en tas de poussière, d’en haut je te verrai et serai fier d’un jour avoir pu faire sortir de la bouche d’une aussi belle femme les mots « je t’aime »

Alors à toi, mademoiselle Alexandra Delacroix, je lègue tous mes biens, ma fortune, et le souvenir de t’avoir aimée .

 

                                                                                                                                par Kayko.

 

 

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