Atelier d’écriture du lundi 13 septembre ….sur une musique de Hania Rani

Hania Rani, vous connaissez ? C’est une pianiste, compositrice, d’origine polonaise….et j’adore ses compositions….et j’ai donc proposé qu’aujourd’hui chacun écrive en s’inspirant d’un de ses enregistrements ….et voici quelques-un des textes choisis et je vais m’efforcer de mettre le lien vers la musique….si j’y parviens…

texte 1 :                                                                              Elle…

Assis sur le capot de la voiture, j’observais le soleil se coucher . Les nuances de rouge éclairaient son visage comme un incendie . Ses cheveux enroulés sur ses épaules me donnaient les frissons d’une tornade . Le temps était comme suspendu . Lorsqu’elle tourna la tête vers moi ses yeux sombres me glacèrent le coeur . C’était comme si nous étions les seuls sur la terre, le monde nous appartenait, nous étions libres . Elle me sourit et alors c’est tout mon corps qui fut emporté dans la douceur de ce moment . Un courant d’air passa, sa chevelure prise dans le vent vint lui encombrer le visage, ce qui nous fit rire tous les deux . Le ciel s’assombrit, le soleil disparaissait derrière la chaîne de montagne .

Elle cria de bonheur en se levant . Maintenant, debout sur la voiture, elle me fit le geste de me lever, ce que je fis sans hésitation, et sauta dans mes bras . Je manquai chuter mais parvins à retrouver mon équilibre . Je me mis à tourner, la tenant dans mes bras . Nous riions ensemble . Je n’avais jamais été si heureux et chaque son sortant de sa bouche me mettait un peu plus dans l’euphorie. Sa main froide se posa sur ma nuque . Je m’arrêtai, à ce moment là le monde retint sa respiration et moi avec . Sans réfléchir j’avais déjà demandé :

 » Et si tu t’enfuyais avec moi ? »

Elle me regarda surprise, et me répondit : « D’accord » . Avant même que j’eus le temps de sourire, ses lèvres étaient sur les miennes et son shampoing senteur vanille avait atteint mes narines .Ce moment fut une explosion de sentiments tous plus intenses les uns que les autres, chaque seconde me paraissait plus excitante que le reste de ma depuis que je l’avais rencontrée, j’aurais seulement désiré une chose de plus . Que ce ne soit pas la dernière fois que je la voyais….

 

Kayko

 

Texte 2 :

Avant d’aller au texte 2, voici la musique en question …aller vers 6.30 pour commencer et ensuite revenez vers le début…

Suite…texte 2 : 

Moi, April Eatheus

Je sens la tension monter, la porte s’ouvre, je vois mon corps se soulever tout doucement pour partir vers l’inconnu . Il est aspiré par le vide noir et profond, je regarde autour de moi, j’observe les étoiles, qui n’avaient jamais été aussi proches de moi, les planètes, toutes aussi gracieuses et flottantes dans l’espace . Je fais un tour sur moi-même, dans les airs, pour tout voir . J’entends le bruit de ma respiration, calme et posée malgré le stress que j’endure . On me demande à travers mon oreillette si je me porte bien et si jusque là tout se passe comme prévu . Je réponds « affirmatif » et continue à avancer, nageant dans le vide pour atteindre le sol, qui se trouve encore à plusieurs mètres de profondeur. Je souris, hébétée d’avoir réussi à en arriver là ! Tous ces efforts endurés pendant des années pour ce spectacle qui laisse bouche bée toute personne n’ayant toujours connu que les nuages et le ciel bleu azur . Chaque endroit, n’importe où, là où je tourne la tête est à couper le souffle . Tout est exactement comme dans les livres d’astronomie mais encore plus vrai que nature !

Je repense à tout ce que j’ai laissé sur terre, mon père, mon petit frère ou encore ma seule amie, Adeline . C’était un risque de venir ici, mais je l’ai fait ! J’ai gravi les étapes, affronté mes peurs, réalisé mon rêve, et je me retrouve ici, seule au monde, dans l’espace, et si fragile comparée à toutes les choses inconnues qui se trouvent à mes côtés !

J’informe ceux qui se trouvent à l’autre bout du fil que j’amorce ma descente . J’avance alors mes bras et les recule d’un coup sec pour faire bouger mon corps, emmitouflé dans ma combinaison. J’aperçois la terre, rouge et poussiéreuse, de ma ligne d’arrivée . Je pose l’une après l’autre mes bottes, qui font des nuages de poussière au contact de la planète, et après m’être stabilisée je hurle dans mon oreillette « Moi April Eathens, à 12h03, le 25 mars 2067, j’ai posé les pieds sur Mars !

Sardine

 

Et comme je résiste difficilement lorsque j’ai un beau texte , et que j’ai un peu de temps ce soir, j’en propose un autre , pour la poésie de l’écriture …

Texte 3 :

Je tombe, tombe, tombe…La pression augmente, je ne crie pas, au fond je n’ai pas peur . Je me vois il y a quelques années, courant dans un champ, les fleurs fouettent mes mollets . Je ne sais plus depuis combien de temps ma chute dure, le temps s’étire, les souvenirs défilent : Lola et moi sautant dans les flaques d’eau, le goût de la soupe de mamie que j’aime tant, moi, assise en tailleur tête levée vers les nuages, un gâteau, orné d’une unique bougie dont la flamme danse joyeusement , .

Il pleut, papa me prends dans ses bras les gens pleurent, je ne comprends pas . Maman ne peut pas être partie .

Les larmes s’échappent de mes yeux, mais je suis heureuse, pour la première fois depuis la mort de Maman, je souris . J’ai l’impression de voler, je n’entends plus rien, ne vois plus rien . Seul le vent qui caresse mon visage à une vitesse incroyable me prouve que je suis encore en vie ; les visages de ces personnes que j’ai connues, que j’ai aimées défilent sous mes yeux . Mamie et ses grandes fossettes, papa, réservé mais dont les yeux parlent pour lui . Les cheveux roux, les tâches de rousseur et l’éternel sourire de Lola, le ronronnement bruyant de Roux, ma maîtresse de CE1 qui m’avait offert une sucette…

Je veux crier, leur dire que je les aime . Aucun son ne sort de ma bouche, je flotte comme en apesanteur dans l’air . Les larmes roulent le long de mes joues et répandent leur goût salé dans ma bouche . Il pleut, Papa me prend dans ses bras, les gens pleurent . Elle ne peut pas être partie c’est impossible.

Mais son cercueil est là et son corps sommeille dedans, les fleurs sont disposées autour d’elle, leurs pétales s’envolent et dansent autour d’elle . Les fleurs dansent autour de nous , leurs couleurs se mélangent ,je ne sais pas si c’est un vrai souvenir . Elle me sourit, je dois être morte . Elle écarte ses bras , ma tête heurte le sol . Maman me prend dans ses bras .

 

Marmotte

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