Atelier d’écriture du jeudi 29 avril 2021 ….instant éphémère…le Haïku

Un peu de retard par rapport aux autres semaines….bon maintenant je ne suis pas certain que vous soyez nombreux à guetter la parution de vos textes sur le site du collège mais tout de même, autant être à l’heure et là, je le confesse, j’ai tardé….pardon…

Cette semaine, nous nous sommes proposé de travailler ( un début ) sur ce poème si particulier qui s’appelle le « haïku » : ne me demandez pas la signification exacte de ce mot..j’ai cherché mais je n’ai pas trouvé . Par contre le poème en question, vous le connaissez sans doute : un certain Matsuo Busho, né au japon en 1644 (mort en 1694) en est l’inventeur .

Qui parmi nous n’a pas été un jour subjugué par la beauté d’un paysage….qui n’a pas tenté vainement de faire partager cette « impression » à un proche, dont l’enthousiasme évasif fait assez comprendre qu’au mieux il est à notre écoute, au pire il est à dix mille lieues de nos états d’âme et on ferait mieux de s’adresser à son chien….

Eh bien le Haïku peut néanmoins sauver cette impression profonde , cette empreinte subtile et si difficile à communiquer de l’instant suspendu, qui nous parle, et qui pourrait demeurer là, à ne servir à rien qu’à nous-même, ce qui n’est déjà pas si mal . Le haïku c’est un partage de l’empreinte fugace(qui s’enfuit trop vite), éphémère ( qui ne dure pas), et marquante, d’un instant lié à la nature la plupart du temps, lié aux saisons également , lié enfin à notre état d’esprit au moment où nous avons cherché à exprimer cet instant . Lisez l’article de wikipedia, mais si vous ne le faites pas, retenez cette explication concise comme un haïku et très juste je crois :

« Pour Basho, le haïku n’est pas dans la lettre mais dans le cœur . Il s’efforce d’exprimer la beauté contenue dans les choses les plus simples de la vie . Par exemple :

« Paix du vieil étang.

Une grenouille plonge .

Bruit de l’eau »

Ah, et puis je suis allé voir d’autre haïkus de Basho, et je retiens celui-ci que j’aime tout particulièrement :

« Mes larmes grésillent

En éteignant

Les braises »

Revenons maintenant à l’atelier d’écriture : un haïku ce sont 3 vers, pas un de plus, et  en principe  les syllabes sont comptées :

5/7/5…en réalité, la règle des 3 vers demeure mais l’autre règle, celle des syllabes, on la laisse de côté, d’autant que le japonais n’a rien à voir avec le français….ni avec aucune autre langue il serait donc absurde de vouloir appliquer une seule et même règle pour toutes les langues .

Par ailleurs le Haïku doit avoir un rapport avec la nature, il devrait même suggérer une ou l’autre saison . Nous y arriverons, mais pour une première approche, les règles strictes n’ont pas été respectées . Aucune importance : je crois en effet que chacun a pris beaucoup de plaisir à écrire en essayant de rassembler en peu de mots un concentré de sensations….et c’est le plus important….Nous nous approcherons du haïku peu à peu .

Commençons par Kayko…avec deux poèmes, le premier ayant été plébiscité :

Automne volé

Les feuilles ont jauni

Voilà l’automne qui surgit

Il me sourit de nostalgie.

 

Été retardé

Les tournesols flottent au rythme du vent

Le soleil éclaire leur mouvement

C’est l’été qui m’attend .

 

Poursuivons par deux haïkus de Raclette….

Illusion…

Ce matin , je regarde les nuages

Il me semble avoir une idée de voyage

Mais ce n’est qu’un mirage.

 

Pensée

Sur le sentier, un champ de fleurs,

Leurs racines enterrées

Me font penser …

 

Puis un poème de Livaï (?) il me corrigera si je n’ai pas le bon pseudo mais c’est ce que je lis, bref…

La nuit

La nuit s’installe, la lune prend sa place,

La nuit enfin tombe, les aurores boréales sont là

Toutes les lumières s’éteignent, la nuit s’installe .

Nous poursuivons avec deux poèmes de Kitsune :

Hiver…

L’hiver se met à poindre, le vent souffle

Des bourrasques glacées qui gèlent la plus

Infime des branches, le froid millénaire est présent .

Apaisement ?

Ce sentiment si puissant d’apaisement

Qui vous serre la poitrine et vous fait accélérer la respiration

Vous serre le cœur et vous cristallise

 

puis le poème de Ichiro-sama

Koaku : imaginative

*

*

*

 Et pour mettre un terme provisoire à notre série d’ateliers, deux poèmes de Sardine :

Evasion

Le vent joue avec mes cheveux

Au loin se trouvent les montagnes périlleuses

Et la liberté devient envieuse .

Eté

Courant dans les dunes de sables

Mes frères au loin me rattrapent

Je vois que l’été est là.

 

Et puis une fois n’est pas coutume deux anonymes , mais il faut bien qu’on en soit pour ne pas rouiller…

Faim

Tes sabots de neige

Tandis que tu la fouilles

Foulent l’herbe nouvelle .

Arvor Armor

Rocs bruts et roses,

Semés d’arêtes coupantes

Tandis que gèle l’océan .

 

Bonnes vacances à tous et à toutes…bons moments d’écriture peut-être …Et tiens, pour ne pas rouiller,je vous envoie un lien vers une video …les images, la musique….si ça vous dit je vous propose de vous la passer et de revenir à la rentrée avec…ce que vous voulez comme texte…si vous aimez, bien sûr, et si vous n’aimez pas, vous pouvez trouver une musique qui vous inspire, vous nous la passerez et vous nous lirez ce que vous avez écrit ???Évidemment aucune obligation  : par plaisir et c’est tout . Malgré tout si vous écoutez, sachez que « Gortoz a ran » signifie « attends  » en breton… ou « j’attends » mais pour que personne ne meure idiot eh bien voici la traduction , difficile de trouver la traduction de « ran »   bien semble-t-il…

Gortoz A Ran (J’attends)

(Denez Prigent)
(Denez Prigent)
Gortozet ‘m eus, gortozet pell
J’ai attendu, j’ai attendu longtemps
E skeud teñval an tourioù gell
Dans l’ombre sombre des tours brunes
E skeud teñval an tourioù gell
Dans l’ombre sombre des tours brunes

E skeud teñval an tourioù glav
Dans l’ombre sombre des tours de pluie
C’hwi am gwelo gortoz atav
Vous me verrez attendre toujours
C’hwi am gwelo gortoz atav
Vous me verrez attendre toujours

(Lisa Gerrard)
(Lisa Gerrard)
Un deiz a vo ‘teuio en-dro
Un jour il reviendra
Dreist ar morioù, dreist ar maezioù
Par-dessus les mers, par-dessus les champs

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(Denez Prigent)
(Denez Prigent)
Un deiz a vo ‘teuio en-dro
Un jour il reviendra,
Dreist ar maezioù, dreist ar morioù
Par dessus les campagnes, par dessus les mers
‘Teuio en-dro an avel c’hlas
Reviendra le vent vert
Da analañ va c’halon gloaz’t
Et emportera avec lui mon cœur blessé

(Lisa Gerrard)
(Lisa Gerrard)
D’am laerezh war an treujoù
M’emporter sur les chemins
‘Teuio en-dro karget a fru
Il reviendra, chargé d’embruns
E skeud teñval an tourioù du
Dans l’ombre sombre des tours noires
Kaset e vin diouzh e anal
Grace à son souffle, je serais emporté
Pell gant ar red en ur vro all
Loin dans le courant, dans un autre pays

(Denez Prigent)
(Denez Prigent)
Kaset e vin diouzh e alan
Je serai emporté, grâce à son souffle
Pell gant ar red, hervez ‘deus c’hoant
Loin dans le courant, selon son désir

Hervez ‘deus c’hoant, pell eus ar bed
Selon son désir, loin de ce monde
Etre ar mor hag ar stered
Entre la mer et les étoiles

 

 

Et si vous avez aimé cette chanson, vous aimerez aussi « Han hini a garan »…que vous trouverez sur u tube…oui je sais ce n’est pas drôle drôle….bon….mais très beau tout de même, non ?

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