Atelier d’écriture du jeudi 17 juin 2021

Ce jeudi, il m’a été demandé davantage de « contraintes d’écriture » …et que cette demande vienne d’un élève me réjouit carrément : en effet, l’atelier est un moment privilégié, une parenthèse dans la journée « scolaire », et du coup j’hésite avant de trop « imposer »…alors quand la demande de contrainte vient d’un des participants, il faut foncer . La contrainte apporte beaucoup : il est relativement facile d’inventer sans limites, mais c’est comme tout : on ne s’éloigne pas trop de ce dont on a l’habitude, et on apprend moins . Par ailleurs, la contrainte permet parfois d’éviter des erreurs : tiens par exemple si on demande de ne pas citer le nom d’un personnage, eh bien ça m’oblige à me débrouiller avec les pronoms que je connais….et je vais certainement améliorer peu à peu mon usage des pronoms….De plus, cela me prouvera que commencer un texte en nommant les personnages….non seulement on peut mais on doit s’en passer : cela n’apporte rien : c’est le genre d’information inutile qui ne fait en aucun cas avancer l’histoire racontée . 

Donc ce jeudi quatre contraintes : récit au présent / Narration à la 3ème personne / Une forêt/ Un(e) adolescent(e) . Ont été plébiscités les textes de Sardine « un adieu qui fait mal » et de Kayko « Liberté ».

Note : il a pu m’arriver de faire quelques petites modifications en m’efforçant de ne pas chambouler le texte … par exemple, je remplace des participes présents, parfois lourds, par des verbes conjugués, ou encore un mot par un autre.   « avaler » par « déglutir »bref, j’essaie de ne pas dénaturer le texte mais de temps à autre j’ai cherché à l’améliorer un peu….j’espère que vous ne m’en voudrez pas…

Texte 1 : Un adieu qui fait mal

Il marche depuis déjà deux heures, les mains se balançant au rythme de ses pas, il fait attention où il met les pieds . En bandoulière sur son épaule gauche une petite boîte en cuivre, hexagonale et vieille comme le monde . Il escalade les marches une à une, prenant bien soin de ne pas tomber .

Il regarde autour de lui, examine les arbres qui l’entourent, met les mains sur ses hanches et tend l’oreille : il entend tout : le bruit de la rivière le chant léger des oiseaux, les pas des animaux, le vent qui traverse les feuilles des arbres ….

Il ferme les yeux et respire, il espère ne jamais revenir ici ! La pression serait trop lourde sur ses fragiles épaules . Il reprend son chemin en chantonnant un air, cet air si précieux à ses yeux ! Il surprend une famille de sangliers, qui trottent tranquillement sur le sentier, ils s’écartent tous à son passage et lui, seul, peut continuer son chemin …

Il essuie la sueur qui perle sur son front, la fatigue commence  se faire sentir ! Mais peu importe, il sera bientôt arrivé . Tout en continuant de marcher, il attrape son sac et prend sa bouteille d’eau  Il  boit avec difficulté : sa gorge sèche l’empêche de déglutir.

Quelques minutes plus tard, il atteint une clairière, il fait beau, le soleil fait rage et le vent aussi . Il aurait pu faire un discours mais il ‘est pas assez fou, et il n’a surtout pas assez de vocabulaire ! Alors il prend la boîte de cuivre dans son sac, il l’ouvre les larmes aux yeux, et il lâche de sa toute petite voix encore enfantine « Au revoir Mamie….! » Il lance la boîte vers le ciel et toute la poudre vient suivre le courant du vent, l’air de dire « adieu »….

Sardine

 

Texte 2 : Liberté…

 

Il est là, à la fenêtre, tel un voleur qu’on aurait pris la main dans le sac . Sa chemise de nuit blanche vole au vent, le vent frais de la nuit sombre.Son visage affolé est éclairé par la lumière de la lune qui se faufile entre es branches agitées des arbres .Je ne pensais pas qu’il le ferait, je ne pensais pas qu’il reviendrait . Cela fait deux mois que je suis dans cet orphelinat. Depuis la mort de mon père tout a un eu été chamboulé . Le fait que mon nouveau « chez moi » soit tout au fond d’une forêt au milieu de nulle part m’avait au départ un peu dérangé, mais à force on s’y habitue .

A l’orphelinat il y avait une règle très importante : ne jamais sortir ! Mais cette règle ne retenait pas Alexis, mon meilleur ami . Il imaginait toujours des stratagèmes farfelus pour sortir de ce mini cachot pour enfant où il dormait . En fin de compte ses plans échouaient à chaque fois . Je me rappelle que ces derniers temps beaucoup d’enfants se faisaient adopter .  » Ils ont de la chance » pensais-je . Mais Alexis, lui, n’était pas de mon avis . Il avait un mauvais pressentiment .

Jusqu’à il y a une semaine , où il se fit adopter : du moins c’est ce que ma soeur Martine m’avait dit avant de l’emmener ; Après ça les jours avaient été longs, très longs , et d’un ennui mortel . Je ne dormais plus . Je passais mes nuits à pleurer en pensant au manque que j’aurais de ne plus voir mon ami quand je regarde les arbres s’agiter .

Une nuit, alors que que mon coeur allait exploser, je vis une main se poser sur la fenêtre et éclater le verre avec une lourde pierre . C’est alors que je vis Alexis, les yeux rouges de pleurer, le corps égratigné, une nouvelle affreuse au bord des lèvres…

 

Kayko

 

 

 

 

 

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